FIAC 2013 : retours

Il y a quinze jours, se tenait au Grand Palais à Paris dans le 8è arrondissement la Foire Internationale d’Art Contemporain, plus connue sous son abréviation de FIAC. Cette 40ème édition était l’occasion de découvrir les œuvres majeures et moins connues de l’art moderne d’aujourd’hui, avec en tête d’affiche notamment les artistes chinois Ai Weiwei et Yue Minjun, ainsi que le plasticien français Bertrand Lavier dont la voiture accidentée intitulée ‘’Crashed Car’’ a frappé les visiteurs. D’après la directrice artistique, la FIAC a très bien marché sur le plan commercial avec plus de 80 000 entrées.

Un événement de luxe

À l’inverse de ce que l’on pourrait croire, la FIAC n’est pas une exposition mais bien un gigantesque marché, où l’on se rend en théorie pour meubler son hôtel particulier ou sa terrasse privée avec vue sur les toits de la capitale. Une manifestation tout public cependant où les ménagères se prennent à rêver devant vêtements, pièces d’argenterie et même… des tapis de gym hautement design.

On a remarqué également un parquet entièrement constitué de battes de baseball incrustées : pas très pratique pour marcher, mais c’est original, ça fait jaser et surtout ça éveille les fantasmes – « Waouh, t’imagines si on avait ça à la maison?! ». Malheureusement, le tarif d’entrée restait conséquent (35€) pour un plaisir qui se résume à ‘’toucher avec les yeux’’ quand on n’a pas les moyens d’acheter.

La it list de l’exposition

Pour mieux situer, il faut préciser que la foire rassemblait 184 galeries venues de 25 pays différents, dont 55 basées en France et une trentaine originaires des Etats-Unis. La visite représentait quelques 9 000 m2 d’exposition avec de nouveaux artistes branchés, des vedettes du XXIè siècle mais aussi des œuvres de grands maîtres comme Marcel Duchamp.

Côté art vivant, on pouvait admirer un Arlequin en chair et en os inspiré de celui de Picasso, ou encore assister au défilé de coiffure conceptuelle de l’artiste béninois Meschac Gaba dont les modèles défilaient dans la nef du Palais. Pièce maîtresse de l’exposition, l’arbre monumental du chinois Weiwei (6,90 m de haut) est une transposition en fer d’une des plus grandes œuvres de sa collection conçue à partir de vrais troncs d’arbres assemblés.

Lambert : la french touch

La galerie Yvon Lambert est une des valeurs sûres de la FIAC depuis de nombreuses années, voire un passage obligé pour les passionnés : elle brillait par son équilibre entre œuvres récentes (peinture à la poudre de Xanax – l’antidépresseur, c’est bien ça) et pièces plus anciennes (Christ d’Andreas Serrano, 1987).

De la Ferrari accidentée de Lavier évoquée plus haut, datée de 1993, émanait un pouvoir émotionnel fort qui en a fait le clou du stand voire de la foire toute entière. Le marchand d’art Yvon Lambert, qui tient sa galerie depuis les années soixante dans le Marais à Paris, a pour vocation de présenter des artistes pionniers de l’art conceptuel venus de tous les horizons : une réussite encore cette année, si on fait l’impasse sur le côté pompeux néo-aristo qui continue d’en faire ronchonner plus d’un.

Commenter